Qu’a fait le Gabon de l’esprit de la « Géopolitique » initié par feu Omar Bongo Ondimba ?

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Par Groupe pour la Fédéralitude au Gabon sous la direction de J. Mene Berre

En soi, la « géopolitique de Bongo » aurait pu permettre au peuple gabonais d’entrer dans une paix réelle et durable et dans la voie du développement et du partage des richesses nationales pour tous.

Nous sommes en 2015. Un courant qui a pour objectif d’apporter la paix politique et sociale dans les États multiethnique africains fait son petit bonhomme de chemin sous le vocable de « Fédéralitude ».

Aujourd’hui, le Groupe « Fédéralitude pour le Gabon » vous emmène à la découverte d’un système d’administration et de gestion socio-économique populaire hors du commun et qui fut initié par feu Omar Bongo Ondimba sous le vocable de « géopolitique ».

En quoi consista cette géopolitique ? Qu’est-elle devenue ? Où a-t-elle mené le Gabon ? Que faire maintenant ? D’où cette question large : « Qu’a fait le Gabon de l’esprit de la « Géopolitique »? »

Qu’est-ce que la « géopolitique » ?

En Afrique, l’organisation sociale, politique et économique reste fortement influencée par les relations de lignage (famille, clan, ethnie). Pour ceux qui ne le savent pas, le feu président Omar Bongo Ondimba (dont le règne débuta en décembre 1967 et prit fin en 2009) avait mis en place un système qui permettait à toutes les ethnies et provinces du Gabon d’être représentées dans l’appareil d’État concentré à Libreville, la capitale du pays. Le principe s’appliquait aux ministères, aux grandes institutions (Sénat, Assemblée nationale), aux grandes entreprises paraétatiques, etc. Il appela ce système la « géopolitique ».

En langage de spécialistes, la géopolitique est un concept ethno-politique fondé sur la cooptation des élites et des contre-élites au nom d’une certaine redistribution socio-économique des avantages tirés de la rente financière issue des immenses ressources et richesses du Gabon.

Quel impact sur et pour le peuple gabonais ?

On pourrait croire que le peuple gabonais s’est épanoui avec cette géopolitique. Mais, en réalité, cette « gestion institutionnelle populaire » est considérée par certains comme une instrumentalisation du pluralisme ethnique gabonais dans le but de garantir la stabilité en vue de la préservation du pouvoir politique. Elle était liée à l’esprit de parti unique (le fameux Parti démocratique gabonais ou PDG).

Ce système de partage par le sommet a donné naissance à un clan de privilégiés (dont les acteurs étaient appelés « ponte », « grand-type », « personnalité », « autorité », «  grand quelqu’un »). Ils avaient des grandes responsabilités au sein de l’État et dans l’administration publique en général. Bardés de leurs titres, ils servaient d’intermédiaires entre le gouvernement et les villages ou les ethnies gabonaises dont ils étaient originaires.

La géopolitique n’a jamais eu de réelle retombée sur le développement des localités gabonaises et aucun impact sur l’amélioration des conditions de vie des populations gabonaises en général.

Plus grave encore, elle a engendré les nominations de complaisance, l’arbitraire, le favoritisme, le mépris des compétences professionnelles, l’assistanat, la soumission. Elle a détruit les mécanismes qui permettent à tout pays de se développer économiquement et socialement.

Quel bilan peut-on faire de la « géopolitique » aujourd’hui ?

En soi, la « géopolitique de Bongo » aurait pu permettre au peuple gabonais d’entrer dans une paix réelle et durable et dans la voie du développement et du partage des richesses nationales pour tous. Elle a même installé une sorte de démocratie de convivialité qui a folklorisé nos cultures locales et a servi un temps à voiler les oppositions entre les ethnies.

Mais, malgré la volonté tous les moyens déployés, la géopolitique était minée par une erreur méthodologique. L’erreur résidait dans la contradiction entre la forme de l’État et la structure de la population. La population gabonaise est constituée de peuples de cultures différentes mais la « géopolitique » voulait la gérer de façon centralisée pour servir un parti unique.

En réalité, cette approche ne pouvait à terme qu’aboutir à un échec ! Comme il fallait s’y attendre, le Gabon se retrouva avec des administrations à connotation ethnique… Le ministère du cadastre par exemple, pour ne citer que celui-là à titre purement illustratif, devint la chasse gardée d’une ethnie (du sommet à la base).

On peut dire qu’avec le concept de « Géopolitique », feu Omar Bongo Ondimba a fait du mieux qu’il pouvait. Il a voulu expérimenter le partage dans un État où les institutions sont celles d’un État-nation (un Etat, une nation). Sauf qu’au Gabon, la nation est comme un « Frankenstein » formé de plusieurs ethnies. L’histoire commune de ces ethnies entre-elles est parfois très courte par rapport à celle que certaines ethnies ont avec les peuples occidentaux venus pour les coloniser deux à quatre siècles en arrière !

Ainsi, après le décès du président Omar Bongo en 2009, les élections présidentielles qui suivirent nous démontrèrent que la paix durable n’est pas encore gagnée au Gabon ! Les démons de la haine, de la xénophobie et du tribalisme sommeillent…

Que faire maintenant ?

Dans l’un de ses derniers et mémorables discours, feu président Omar Bongo Ondimba avait prononcé les paroles suivantes : « Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que nous sommes en train faire. Il nous observe, il dit amusez-vous ! Mais, le jour où il voudra aussi nous sanctionner, il le fera ! »

Nous voulons dire aux hommes politiques gabonais, qu’à partir de 2016, le Gabon des peuples, le fameux « Gabon d’abord » peut voir le jour. C’est un Gabon avant-gardiste en matière de gouvernance d’excellence et réellement au service du peuple !

Mais, pour que ce Gabon puisse voir le jour, les politiciens gabonais doivent enterrer leurs rancœurs et accepter de se donner la main pour travailler ensemble et au service du Gabon.

À cette fin, le Groupe de la Fédéralitude pour le Gabon demande de méditer avec grand sérieux les paroles de notre hymne national « La Concorde » :

« Unis dans la concorde et la fraternité,
Eveille-toi, Gabon, une aurore se lève,
Encourage l’ardeur qui vibre et nous soulève !
C’est enfin notre essor vers la félicité »

Le(s) politicien(s) gabonais qui comprendrons pourquoi l’hymne national du Gabon est « La Concorde », ne tarderont pas à comprendre très vite (et avant qu’il ne soit trop tard !), pourquoi le courant de la Fédéralitude milite pour un gouvernement « collégial » formé sur la base de la « démocratie de concordance » qui a déjà fait ses preuves en Suisse.

À défaut de comprendre, souvenez-vous des paroles sacrées suivantes : « le salaire du péché, c’est la mort ! ». Le peuple dans sa souveraineté vous jugera tôt ou tard.

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